Ecrire sans détour

Il est courant d'entendre dire que la "stratégie" des métiers de la rééducation est celle du "détour", et qu'il serait mal venu d'aborder les difficultés de l'enfant de front, sur le terrain même où l'échec se donne à voir.
Mais que signifie ce concept de "détour" qui s'est infiltré abondamment dans le discours des centres de formation des rééducateurs des RASED , ainsi que dans la littérature relative à cette pratique ? Il serait sans doute intéressant de suivre l'histoire de son apparition dans le discours des lieux de formation et sa prolifération dans le milieu de la rééducation. Mais mon propos n'est pas là.
Je retiendrai simplement deux acceptions du terme "détour" qui induisent des pratiques sans doute assez différentes. De manière un peu triviale, on pourrait dire qu'elles sont toutes deux sous-tendues par l'idée qu'il n'est pas judicieux de "remuer le couteau dans la plaie", "d'enfoncer le clou là où ça fait mal" :

  • le détour conçu comme l'idée de tourner autour d'un objet à "bonne distance", sans jamais pour autant le perdre de vue.
    Cette conception induit des formes de travail qui peuvent paraître pour un temps s'éloigner des questions de l'enfant, des raisons qui ont conduit à une demande d'aide le concernant, mais qui maintiennent un lien plus ou moins distant avec ses difficultés. Le rééducateur les garde présentes à l'esprit, et se souvient qu'il conduit un travail pour aider l'enfant à les surmonter, avec la réserve des limites propres à son champ.
  • le détour conçu comme l'idée de tourner le dos aux difficultés à l'origine de la demande d'aide pour un enfant.

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